Prise à Cergy Village (Val d'Oise), le 7.11.2014 à 11H48
"En réalité, les cavaliers avaient appris à décocher leurs flèches au moment précis où les quatre sabots du cheval étaient en l’air. Pendant ce moment vertigineusement bref d’équilibre parfait, le cavalier qui décochait sa flèche était certain d’atteindre son but. Gengis Khan ne s’est pas seulement élevé à la tête de hordes brutales assoiffées de sang. Il s’est élevé à la connaissance exacte du moment où le calme a surgi du chaos."
(Henning Mankell, "Le cerveau de Kennedy")
Ce n’est pas que je me prenne pour un cavalier de Gengis Khan, cependant prendre une photo c’est un peu comme décocher une flèche et atteindre son but. Il faut le faire au bon moment et au bon endroit. Le plus facile est d’être stupéfié et d’alors appuyer aussitôt sur le déclencheur. Le lendemain c’est trop tard, on ne retrouve jamais l’endroit exact où se placer, la lumière est différente et même le sujet peut avoir changé. Il est présomptueux de prétendre que cette modeste construction est stupéfiante. Toutefois, lorsque je la vois de loin en loin, je trouve qu’elle raconte une histoire. Son histoire. Qui pourrait se transposer, par exemple, à la cabane en bois au dessus du trou à compost au fond de notre jardin de famille. Le dit jardin ayant disparu, la cabane également, n’existant plus que dans ma mémoire, auraient mérité une photo...
lundi 10 novembre 2014
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Je suis enchanté par ton discours, j'aime ta façon de présenter les choses et les références sur lesquelles tu t'appuis pour construire ton raisonnement.
RépondreSupprimerC'est vrai qu'une photo se prend à un moment précis et j'ai souvent noté que je ne retrouvais plus la même image les jours suivants
RépondreSupprimerFort juste discours au travers duquel chacun, m'assimilant au passage a ce "chacun", possedant un appareil photo se retrouve.
RépondreSupprimerCombien de fois suis-je revenue, ou meme ai-je pense revenir un jour ceci est un autres discours, et rien, pas une etincelle, pas la moindre trace de ce qui m'avait tant touchee.
Et pourtant la photo est la, souvent inutilisee et parfois meme effacee des annees apres, le souvenir emotif s'etant estompe.
Mais comme dit Roger Dautais si justement 'Everything that exists is a moment forever'
Ici la palette de couleurs m'a tout de suite interpellee par contre: mauves,bleus, marron, brique rouge...
Harmonie, harmonie quand tu nous tiens!
Coucou Lucie.
RépondreSupprimerTon romantisme me stupéfie.
Tout ça pour nous montrer des latrines!
Le plus intriguent pour moi sont les pinces à linge...
J'aime aussi le flirte des bicyclettes...
Bisous.
Belle semaine.
A + :o)
É-di-cule... à lui seul, le titre du billet est une belle entrée en matière, si j'ose dire ;-)
RépondreSupprimerSans l'écologie et la tradition horticole du compostage, nos cabanes au fond du jardin ne seraient bientôt plus que souvenirs campagnards au fond de nos mémoires citadines.
Elle avait pourtant son côté poétique la Cabane au fond du jardin, avec son ♥ découpé dans le haut de la porte :-)
Heureusement, Marc Giraud s'est penché sur la question, ce qui nous vaut cette extraordinaire vidéo porte-bonheur.
D'ailleurs, fabuleuse coïncidence ! on en cause aujourd'hui même dans le poste.
Comme tu vois, Cergie, pour moi ta photo a fait "mouche" :-))
Bonjour Lucie, j'aime bien la définition que tu donnes d'une photo , un instant saisi qui ne se reproduit pas deux fois. Il est vrai que l'on peut très bien retourner sur les lieux d'une photo et que ce ne soit plus du tout possible de faire le même cliché.
RépondreSupprimerLUCIE bonsoir elle est très belle ta photo et tu as raison il faut saisir ce moment car il ne se représentera pas de la même façon c'est certain
RépondreSupprimeret tu sais tu fais une photo un jour et tu y retournes le lendemain
Mais tout se passe différemment
gros bisous LUCIE
Tu as vraiment l'art de bien parler de choses minuscules ou ridicules !
RépondreSupprimerLa construction de ta photo, comme celle de ton raisonnement est remarquable , autant que ta palette, comme l'écrit Thérèse: il est vrai que bleu ( canard ou bleu roi ) à gauche plus rouge (brique)à droite , cela donne mauve (au centre )
c'est vrai qu'il est très photogénique cette édicule mais manque un peu de fantaisie malgré ses couleurs.Souvent c'est vrai, on revient vers un endroit ou un objet qu'on n'a pu photographier mais de là à me prendre pour un cavalier de Gengis Khan, quand je réussi à dégainer mon APN juste bien, il y a un pas que je n'ai pas l'audace de franchir!!!
RépondreSupprimerc'est joliment composé
RépondreSupprimerJe vais me contenter de dire que j'admire ton cadrage aux p'tits oignons, le titre savant pour l'édifice et ta façon de raconter les choses : un moment de plaisir à chaque fois !
RépondreSupprimerº° º°。☆ ★彡 Un petit coucou en passant chez toi ce mardi 11 novembre !
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup cette photo ! EXTRA !
Bonne continuation Cergie et GROS BISOUS d'ASIE !!!
Ce n'était pas le matin, mais le soir...ce qui revient au même. Ce bateau minuscule, dont j'ai cherché vainement le constructeur, avait réellement un bien grand mat.
RépondreSupprimerC'est vrai, ce que tu dis, on regrette souvent les photos que l'on a pas faites, mais on regrette aussi bien d'autres choses... surtout quand on se fait vieux.
Je ne viens pas assez souvent ici, désolé ! Maintenant j’ai profité du lutin, des brumes… et j’étais impressionné par cette histoire de Gengis Khan, dont j’ai récemment vu des traces (si on peut dire, puisque il a tout détruit) pendant mon petit séjour en Asie centrale.
RépondreSupprimerc bien écrit
RépondreSupprimerbisous
Je viens te dire bonsoir Lucie et dois terminer mes devoirs et demain les cours
RépondreSupprimeret j'ai pas mal d'interros demain
et j'espère avoir la moyenne bisous
La cabane au fond du jardin est difficile à trouver en peinture. Je suis persuadée qu'il doit bien y en avoir quelques unes dans les tableaux du XIXe mais je n'ai pas trop le temps de chercher.
RépondreSupprimerEn attendant mieux, j'ai trouvé celle-ci, qui date seulement de l'an passé, mais qui doit correspondre peu ou prou à celle de ton souvenir.
Bises et belle journée, Cergie
en effet que de regrets sur une photo que l'on a pas eut le temps de prendre, on se dit que l'on repassera mais malheureusement c'est jamais les memes conditions. Parcontre j'ai remarque, quand j'ai "reussie" une photo (un lieu), j'aime bien revenir sur le lieu du crime pour refaire et refaire cette photo a l'infinie, elle me rassure
RépondreSupprimerAvec une belle photo c'est toujours agréable de faire travailler l'imaginaire. Bonne journée
RépondreSupprimerJe rejoins (comme souvent) Thérèse dans son commentaire.
RépondreSupprimerEt je te rejoins totalement dans ce que tu dis, au sujet des photos qui racontent des histoires, enfin qui nous racontent une histoire à nous (à « je », tu m'suis?).
Lorsque nous sommes sollicitées par une vision qui nous parle, notre imaginaire se met en marche et l'histoire commence. Je crois qu'en photo il est surtout question de ça, de ce que nous ressentons immédiatement devant une scène et puis de l'endroit intérieur où ça va nous emmener. Parfois nous serons seules à éprouver cette magie, à voir la flèche qui a atteint son but.
Dans le cas de cette photo, j'ai d'abord souri : Deux vélos ? Seraient-ils deux à occuper les latrines ? Et ensuite, non la porte est fermée de l'extérieur. Et puis ces fils à linge près des lieux d'aisance. Je pourrais continuer, le sapin précoce, les reflets, les couleurs...
C'est toujours amusant de créer une fiction en relation avec une image.
Et celle-ci parle très fort...
génial
RépondreSupprimerJ'attends les boules et les guirlandes sur le sapin.
RépondreSupprimerC'est la première photo de l'Avent?
(•ิ‿•ิ)✿
RépondreSupprimerUn petit bonjour amical chez toi Cergie !
❀ Bon dimanche !
BISOUS D'ASIE !!!!
C'est exactement ça, il faut prendre la photo dans l'instant, juste après c'est déjà trop tard, c'est ce qui s'appelle "avoir l’œil". Mes amitiés à ta belle sœur.
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