Le 07;04.07 à 17h05 (5;05PM)
C’est un tout autre sujet que je voulais aborder aujourd’hui, mais deux commentaires du message précédent m’ont interpellée.
Maxime : "Ancienne école, sans doute. Mais il a l'air bien inquiétant, ce bâtiment sombre, comme éclairé de l'intérieur. Et les barreaux aux fenêtres... Je n'aurais pas aimé y être écolier."
Vertige : "Ça sent la liberté tout partout autour de cette vieille école et de ses barreaux... Vive la liberté!"
Il me faut défendre l’honneur de cette école. Nous allons faire le chemin à l’envers. Je vais montrer des photos que je n’aurais pas publiées autrement et en profiter pour vous imposer un message assez long. Dériver sur quelque chose que j’ai envie de dire depuis un moment.
Cette école était éclairée sur le pignon, le soleil rasant tout juste sa façade arrière. Cela m’a permis de prendre le même type de photo de ses deux façades. Il m’a plu d’obtenir cette impression étrange de bâtiment dans la nuit au milieu d’un paysage lumineux. Je m’y suis imaginé Dom Balaguère et Garrigou redisant la troisième messe basse... La photo ne lui rend pas justice, de même que les photos d'identité anthropomètriques ne rendent pas justice aux présumés innocents, leur conférant des gueules d'assassins.
Les barreaux ont été posés ultérieurement à la fermeture de l'école, en prévention des incidents et du vandalisme.
Le 07;04.07 à 16h00 (4;00PM)
Pour arriver à cette école nous n’avons fait que monter. Après l’école nous n’avons fait que descendre...
Nous étions déjà bien montés pour arriver au village de Malleval. Ensuite nous avons fait la route à flanc de falaise. Nous nous sommes arrêtés au début de la forêt au Pas du Pré Coquet. On voit les arbres se jetant vers le ravin. Les enrochements. La forêt qui n'est pas encore très dense.
Le 07;04.07 à 16h40 (4;40PM)
Voici la route en rétro, juste avant d'arriver à l'école.
Il n’y a pas de construction autour d'elle. Elle est tout à fait isolée.
Il faut imaginer ce qu’était la vie autrefois dans cette forêt. Les familles y travaillant et habitant dans des huttes. Les enfants devaient y venir aléatoirement en fonction de leurs disponibilités. Du travail auquel ils devaient prendre leur part. Lorsque la forêt a été moins exploitée ou que les conditions d’exploitation ont changé, se sont mécanisées, il n’y a eu petit à petit plus d’enfant à scolariser...
La prière de la Forêt...
Ce bout de papier a été retrouvé par mon frère aîné dans les affaires de notre père. Papa avait changé deux mots de sa main pour adapter ce texte à l’Afrique : "pirogues" au lieu de "navires" et "daba" au lieu de "houe". Il avait rayé les "mentions inutiles"...
Au Vietnam puis en Côte d’Ivoire puis à Nancy, notre père a mis sa vie au service de la forêt. A Abidjan, nous habitions la réserve forestière du Banco à l’écart de la capitale. Nous y vivions dans une maison sur une colline. Derrière la maison, les singes se balançaient de branche en branche en hurlant. J’aurais beaucoup à raconter de notre vie d’enfants libres dans la brousse...
Sans doute, quelque part, cette école ressemble-t-elle à la maison sur la colline dans la forêt du Banco...
Cette magnifique forêt de hêtres des Coulmes, plus que nulle autre, mérite qu'on lui dédie cette prière.
Les mots de la fin seront pour Jean :
"Paix , énergie , Vérité !"
I posted yesterday a picture showing a school in a forest and today I’m explaining why this school closed. The children who were studying in this school were living with their parents in small huts because their parents were working in the forest. The school closed when there were less needs of wood and when working methods were different.
My eldest brother found this typed paper which belonged to my father. On it is written the prayer of the forest.
"Man I am the heat of your hearth during the cold nights of winter, the friendly shade when the sun of summer burns. I am the frame of your house, the board of your table. I am the bed in which you sleep and the wood of which you make your ship I am the handle of your hoe and the door of enclosed tone. I am the wood of your cradle and your coffin.
Listen to my prayer: do not destroy me..."
I love how your photos are so big now! Although you don't translate enough of what you say in that funny language of your!
RépondreSupprimerYour brother is a great poet, I like it a lot!
The forest seems quite creepy. I am not sure I would want to live there...
My comments could be that it's sad to se this evolution, but a positive point could be a great "bravo" for the generation which struggled to develop the education to "everybody". Today, we take it for granted in our countries, but it's not yet the case everywhere. The fight must go on!
RépondreSupprimerConcerning again "our part of the world", it's clear that people have left farms and forests and we live now in cities. The houses where people lived have been abandoned; it may be normal that the same thing happens to schools, post offices...despite the problems it involves for the few who are still there.
The prayer is beautiful. Your dad saved it (and slightly transformed it). Do you know the origin?
Were you also in Vietnam or was it just your father? (I was there once and love it.)
Beautiful photos as always. I love the poem at the end of this. It's very passionate. Thanks for posting about the old school. You said that you would do so. Take care.
RépondreSupprimerQue ce papier est précieux et émouvant,il en dit tant sur ton père et sur sa vie.
RépondreSupprimerC'est une belle émotion que tu nous fait partager là
San Nakji, you can find that poem on the net It is a well known one and it was my father who picked it because his life his jod was devoted to the forest He was 'conservateur des eaux et forêts'. I no more translate much because in fact I only make a resume or I prefer tio say something else more interresting for foreign persons. If I'ld write aslong in english it will be too much and take too much place. I know you like my english whatever it is and I say thnk you for that. However some people tolsd me that my english is rather bad and I'm ashamed... Living in this forest is wonderul during the beautiful spring, summer or autumn. Spring and Autumnare short and Winter rough.
RépondreSupprimerYou have no mountain in NZ, remeber the high mountain you showed once...
Peter, l'origine de la prière je ne la sais. On la trouve sur internet. Je crois qu'elle est apparue à une expo universelle. Je ne sais qui en est l'auteur. Tu as raison, le progrès amène des évolutions. On ne peut regretter le passé. On ne peut faire des conservatoires des endroits où il n'y a personne. Il faut aussi concentrer les moyens aux endroits où les gens se concentrent. Tout cela est une question de mesure et de raison. En ce qui concerne les enfants j'en connais encore beaucoup, enfants d'agriculteurs notamment qui sont en internat et pas malheureux de ce fait
Stephen, I'm so glad youi saw this post. Yes I told you I'll publish it and it was difficult for me to say when. I never know a long while before what I'll publish
Chamamy, et surtout comme je suis reconnaissante à mon frère de l'avoir retrouvé et conservé ! Sais tu que papa notait beaucoup de choses sur des bouts de papiers
Il pratiquait l'art de la concision. Il aurait été un bon commentateur.Pas comme moi qui fait toujours trop long...
Meuh non,long peut-être mais pas trop,tu es généreuse voilà tout :)
RépondreSupprimerJe n'ai jamais aimé l'école, ce qui est assez paradoxal pour un fervent partisan de l'école publique, laïque et obligatoire comme moi.
RépondreSupprimerCelle-ci fait symbole, installée au milieu des bois pour de petits sauvageons libres, seul bâtiment en dur au milieu d'un village de forestiers. Mais la forêt n'est pas tout. Je vois le bâtiment debout et neuf, si étrangement neuf qu'il semble déplacé, comme la porte d'un autre monde, une ouverture béante vers une autre lumière, qui n'est pas celle, diffuse, des sous-bois.
Une ouverture vers une autre vie, ailleurs... les bâtiments de cette école étaient sacrifiés dès le départ : ils préparaient leur propre ruine.
Excellent photos and beautiful prayer!
RépondreSupprimerChamamy, commenter chez toi est ma madeleine de Proust
RépondreSupprimerMaxime, tu as grandement raison à la lumière de notre époque, mais...
De même qu’on ne peut effacer mai 68, on ne peut refaire ni renier l’histoire. Elle suit un cours qui passe par les familistères, le paternalisme, les cités radieuses de le Corbusier et les écoles construites sur le modèle républicain pour les sauvageons illettrés des forêts.
Tim, photos and text... Thank you having noticing them.
Bonjour
RépondreSupprimerC’est vrai le Vercors est une région que j'ai découvert l'année dernière en moto
1 semaine de plaisir et de paysages fabuleux
A recommander
Patrick
i imagine walking alone.. along the deserted path...about 5pm before nite creeps in...then i heard a distant sound of crows..perhaps fighting over their prey...suddenly the trees come alive..i run as fast as i could...screaming....then i woke up in cold sweats...lol
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