Le 25.04.08 à 16H25 Pourquoi mes premiers souvenirs sont-ils de ports, de bateaux, d’hôtels, de trains, d’avions ? Parce que notre père a traîné sa famille dans ses cantines ? Parce que notre mère nous a mis au monde le frère aîné et moi au Vietnam, le grand petit frère en France et le petit petit frère en Côte d’Ivoire ? Pourquoi ai-je pris cette photo l’année dernière à la veille d’embarquer pour la Californie ? Pour l’emmener avec moi qu’il me souvienne de penser à revenir ? Je suis une pierre qui roule couverte de mousse... Why harbours, boats, hotels, trains, planes remained in my earliest memories, I wonder ? It may be because our father trailed his family with him in his trunks ? Because our mother brought into the world the oldest brother and me in Vietnam, the older youngest brother in France and the younger youngest brother in Ivory Coast ? Why did I take this photograph the afternoon before boarding for California last year ? To carry it with me so that it reminds me to ponder the return ? I am a mossy rolling stone...
Alfred Jarry : "L'oubli est la condition indispensable de la mémoire." Claudie BOLZINGER (Psychanalyste à Grenoble) : "L'OUBLI NECESSAIRE" Cergipontin : "Mémoire-Memory" (le 08.05.06) et Transparent (photo du 26.04.08)
un joli souvenir bleu-violet comme les souvenirs. Mais les souvenirs comme les fleurs fanent et meurent pour recréer le présent.
RépondreSupprimerPour la photo juste ça m'a fait penser à toi rien de plus!
Vivre avec des souvenirs c'est bien. Vivre dans le souvenir, c'est moins bien. La vie est faite de passé, de présent et de futur. Ce qui s'est arrivé dans le passé forge le présent et l'avenir. Parfois j'ai l'impression d'avoir un très gros disque dur à la place de mon cerveau, avec une contenance illimitée. Je me rappelle de beaucoup de choses, on dit que j'ai beaucoup de mémoire. C'est parfois bien, d'autres fois, lorsque je me rappelle les mauvaises choses, c'est moins bien, cela fait souffrir et je m'enferme dans un mutisme certain.
RépondreSupprimerEt pourtant, mon passé c'est aussi mon présent. J'ai moins bourlingué que toi dans ma vie, mais je me souviens de voyage avec mes parents, mes grands-parents et mes frères. Et j'aimerais bien revenir en arrière pour revivre un peu tout cela. Mais le présent m'apporte d'autres joies, heureusement.
Je t'embrasse et bonne journée du 8 mai.
Justement ce message est pour la journée du 8 mai célébrant l'armitice de la 2ème guerre mondiale. Mémoire personnelle, mémoire collective. L'oubli est nécessaire pour avancer mais seulement après avoir compris le passé. Le travail de Claudie BOLZINGER est très intéressant à lire. Il m'a permis de comprendre pourquoi ce sont ces souvenirs là que j'ai du moins comme tout premiers souvenirs.
RépondreSupprimerUn proverbe chinois dit :
"Toutes les fleurs de l'avenir sont dans les semences d'aujourd'hui"
Le myosotis se souvient de repousser toujours à la même saison, c'est une bisannuelle, il lui faut deux ans pour fleurir.
Il semblerait qu'il soit aisé à glisser dans les pages d'un livre. Et il mêle à la fois le rose et le bleu : c'est une plante chimère
Ce myosotis de notre jardin vient de celui de ma grand'mère Marguerite.
Cette photo il m'a rappelé une petite poésie de Trilussa, un poète romain:
RépondreSupprimerIl y a une abeille que s'il pose
sur un bouton de rongée :
il le suce et on en va…
Tout sommé, le bonheur est une petite chose.
"C’è un’ape che si posa su un bottone di rosa:
Supprimerlo succhia e se ne va.
Tutto sommato, la felicità è una piccola cosa."
Merci Nazzareno !!!
Petite grappe bleue encadrée de deux brins d'herbes et d'un halo de douceur..ton image est très belle, Cergie !!!
RépondreSupprimerJe ne t'oublie pas une seconde, je vais prendre mon petit déjeuner et reviens tout de suite...
ma mère adore les myosotis. Dimanche c'est la fête des mères en Suisse. J'ai déjà commandé le gros bouquet de fleurs qui lui sera livré demain après-midi. Mais il n'y aura pas de myosotis dedans, des roses et des marguerites je crois.
RépondreSupprimerTu es donc puînée...
RépondreSupprimerLe contraire de l'adage "Pierre qui roule n'amasse pas mousse"!!!
Souvenir... Souvenir...
Il vaut mieux des souvenir plutôt que de perdre la mémoire...MDR
C'est pour cela sans doute que l'homme a inventé l'écriture, pour mieux se souvenir.
Bisous bonne journée... :))
l'histoire de ta vie est fascinante Cergie.... je comprend bien ce que tu veux dire.... plus ou mois j'ais eu le meme genre de vie.....
RépondreSupprimerJe vais lire tranquillement l'extrait de "L'oubli necessaire" ce soir, je n'oublierai pas. Nous sommes construits de tous nos vécus de peurs et de joies et des peurs et des joies de ceux qui nous ont précédés, comme une mémoire géante dans le disque dur que nous sommes. Une grande question, qu'elle est la part de liberté qui nous reste ?
RépondreSupprimerUne question sans réponse, je le crains.
Ce myosotis qui vient de ta grand'mère Marguerite n'est pas qu'un souvenir difficile à cerner, il a traversé le temps grâce à toi aussi, qui en connait la valeur, une valeur de tendresse à cultiver.
Que c'est dur d'oublier, de faire le tri...
RépondreSupprimerJ repasserai demain, car j'ai dit à mardi, mais non, A DEMAIN. Bon WE !
RépondreSupprimerJolies fleurs fleues !
"Le temps perçu est forcément du passé, ce qui revient à dire que le présent a un arrière-goût de souvenir et que l'avenir projeté n'est qu'un futur souvenir, donc un passé à venir !" H.Aquin
RépondreSupprimerJe reviens d'une promenade bucolique (moi aussi je veux mettre des fleurs, des champs et des fermes ;o)) sur monj blog) et j'ai finis sous une pluie fine très sadique, on a l'impression que ça ne mouille pas et on finit totalement trempé...Bon j'espère que Samedi tu passeras au champs de mars voir Ebena ;o)
Très belle image, qui joue sur l'ambiguÏté de la mémoire , à la fois floue et d'une précision quasi hallucinatoire( mais peut -être simple illusion ?)...
RépondreSupprimerIl y a dans tes souvenirs et la manière de les évoquer, quelque chose qui rappelle
Marguerite
Duras .
Wonderful - merveilleuse. Et bien sur je ne vais pas t'oublier ;-)
RépondreSupprimerC'est telle que je t'imagine...
RépondreSupprimerTant que l'on se souvient c'est bon signe...
On a les souvenirs que l'on peut. Parfois, il faut mieux regarder devant soi.
RépondreSupprimerDD aussi aime les förgät mig ej. J'en ai plein dans le jardin, un peu partout. Elles se ressèment toutes seule. C'est très pratique.
RépondreSupprimerJe sais que tu ne joues pas les écrivains , ce qui me fait penser à M. Duras, c'est
RépondreSupprimerle lieu, ta façon de parler du "petit frère"...
Même s'il y a "arrangement " réécritures , au fil des différents romans, tout est vrai .
J'aime bien le grand petit frère et le petit petit frère, c'est joliment dit.
RépondreSupprimerTa photo est superbe et comme je l'ai dit les fleurs sont très belles.
Une toute petite chose m'interpelle, c'est la traduction en allemand. Mon allemand n'est pas phénoménal comme mon anglais, d'après Marie Reed mais pour moi ce serait Vergisst mich nicht.
Celle en anglais me chiffonne aussi : do not forget me ou mieux remember me. Quand penses tu ?
Jolie fleurs, jolie photo, jolie histoire. En plus, je viens de lire qu'au Canada ils portent ces fleurs le 1er Juillet en souvenir des victimes de la Première Guerre Mondiale, donc encore un lien avec le 8 mai...
RépondreSupprimerA chacun ses souvenirs.
RépondreSupprimer"Forget me not"… : fleur bleue que les amoureux d'une certaine époque gardaient précieusement dans leur portefeuille, au creux d'un billet doux, les militaires et les soldats plus encore…
Impossible d'oublier que ce 8 mai 1940, le papa de mon cher et tendre, mobilisé pour la guerre, eut le privilège d'une permission exceptionnelle de 48 heures pour rentrer dans sa famille voir le bébé qui venait de naître ce jour même.
Emotion générale et joie mélangée pour toute la famille !!!
Le sort voulut que, pendant ces deux jours de perm', son régiment fut fait prisonnier, et l'on autorisa le permissionnaire à rester dans ses feux… Il ne se fit pas prier, ne fut pas considéré pour autant comme déserteur, mais plutôt comme… "sacré veinard" => seulement deux de ses compagnons revinrent de cette fichue guerre…
C'est ainsi que, en venant au monde, le jeune héros de l'histoire sauva, sans le savoir, la vie de son père !!!
Cette histoire est authentique et se fête chaque année le 8 mai dans la famille.
Il ya "quelque chose" qui a "atteint" ce blog si je me permets de le dire... Serait-ce le printemos? :)
RépondreSupprimerOn dirait que la fleur sort de nulle part c'est joli !!
RépondreSupprimerNazzareno, le bonheur est donc là où on se trouve
RépondreSupprimerFifi, tu as noté les brins ! Et le disque dur... Mais nous ne pouvons avoir de disque dur externe. Le myosotis revient tous les ans mais au bout de deux ans. Il est patient.
Delphinium, la fête des mères en Suisse serait en même temps qu'en Californie où j'ai été fêtée avec d'autres mamans l'année dernière.
Le myosotis est une de mes fleurs préfèrée. Ton bouquet va durer longtemps, les marguerites surtout et les roses durent longtemps.
Daniel les blogs aussi nous permettent le souvenir, ce sont des journaux en somme. Des jalons, on n'est pas obligé de tout noter pour se souvenir mais les messages donnent du moins les dates et cernet les événements.
Francesco, j'aimerais pouvoir encore partir vivre ailleurs au moins deux ans. Des vacances ce n'est jamais assez long.
Ciel, le tri se fait tout seul, hélas peut-être ? On ne retient pas toujours ce qu'on voudrait.
Olivier, comme il est dur de vivre intensément son présent !
Miss-Yves, tu as noté les fleurs à différent degré de netteté comme les souvenirs.
Marguerite Duras a été élevée au Vietnam aussi hiérarchise-t-elel la fratrie comme là bas où chacun porte sa place avec un numéro. (Tonton un, Tata deux... Fils dernier)
April ,le myosotis n'a pas oublié non plus l'allemand ancien pour son nom.
Thérèse, le principal est de comprendre ce qu'on a retenu ensuite on peut sans l'oublier du moins le dépasser.
Alain, "l'expérience est une lanterne accrochée dans notre dos qui n'éclaire que le chemin parcouru"
Confucius
Hpy, "il y en a plein dans le jardin" Pierre répétait cela en boucle une fois à Pâques en parlant des oeufs, sa voix a été entregistrée par Annabelle. Ce jour là il pleuvait tant que les cloches ont livré dans la maison de mes parents.
Claude, "myosotis" = "forget-me-not" en anglais et "Vergiss mein nicht" en allemand, c'est aussi simple que ça !
Brassens a chanté :
"C'était l'oncle Martin, c'était l'oncle Gaston
L'un aimait les Tommies, l'autre aimait les Teutons
Chacun, pour ses amis, tous les deux ils sont morts
Moi, qui n'aimais personne, eh bien ! je vis encor...
...O vous, qui prenez aujourd'hui la clé des cieux
Vous, les heureux coquins qui, ce soir, verrez Dieu
Quand vous rencontrerez mes deux oncles, là-bas
Offrez-leur de ma part ces "Ne m'oubliez pas"
Ces deux myosotis fleuris dans mon jardin
Un p'tit forget me not pour mon oncle Martin
Un p'tit vergiss mein nicht pour mon oncle Gaston
Pauvre ami des Tommies, pauvre ami des Teutons..."Adam, vois les paroles de la chanson de Brassens ci-dessus. Le coquelicot est aussi le symbole des anciens combattants de la Première Guerre mondiale dans plusieurs pays.
Odile, un récit touchant.
La survie de ton beau père est un événement heureux relié à deux autres événements : la naissance d'un enfant et la perte des compagnons.
Wondassista, le printemps est comme le soleil : il a une force douce et irrépressible
Zhen Yu, merci. La photo a joué sur la profondeur de champ, j'étais en mode macro. Ainsi elle hiérarchise les petits bouquets comme le sont les souvenirs.
J'aime bien comment Miss-Yves lit sur ta photo "l'ambiguïté de la mémoire, à la fois floue et d'une précision quasi hallucinatoire" et comment tu exprimes très justement, par la photo et par les mots, cette "hiérarchisation des petits bouquets comme le sont les souvenirs".
RépondreSupprimerMémoire, mémoire…
Merci, aussi, d'avoir joint les paroles de Brassens !
Tes photos comme tes notes ne sont jamais anodines ;-)
"...comprendre ce qu'on a retenu ensuite on peut sans l'oublier du moins le dépasser"
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup cette réponse.
The flowers are very very pretty. I love the depth of field in this photo.
RépondreSupprimerLes myosotys sont mes fleurs préférées ; je me sers de leur nom pour un recueil de nouvelles étranges.
RépondreSupprimerEt tu me croiras ou non, mais avant de les découvrir ici, dans ton blog, ce matin, j'en ai trouvé dans le jardin de ma colocataire et je les ai prises en photos ! :D
Avec ce lien, j'ai pu lire la suite des commentaires !
RépondreSupprimerLa chanson de Brassens- mi-tendre, mi-caustique- évoque aussi le passage du temps, avec ces prénoms anciens que sont Martin et Gaston (le prénom de mon père)
Cette fois-ci, c'est sûr, je vais émigrer (non vers un autre hébergeur)mais vers un autre blog .
(Quota d'images dépassé, j'ai beau en éliminer, cela ne peut durer indéfiniment !)