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mercredi 24 février 2010

Les chutes Voltaire (Guyane) : l'eau vive *** running water

Le 15.11.09 à 12H10

Que devient le blanc de la neige lorsqu’elle fond ?
Que devient le blanc de la cascade lorsque le bouillonnement s’apaise ?
Le limon posé au fond du lit et sur les roches fait paraître marron l’eau limpide de la crique paresseuse. Gare à ne pas glisser avant d’atteindre le haut du toboggan ou le rocher qui sont de part et d’autre du bosquet dans lequel nichent les mouches à feu.

Après la marche à couvert, l’eau dans les marmites paraît à peine fraîche. Après le repas au soleil, malgré le couvre chef, l’ombre est bienvenue. Alors s’oublient le tumulte des chutes et les voix des compagnons. Le silence semble seulement rompu par le cri de l’oiseau sentinelle. De qui signale-t-il la présence ou la survenue ?


  • Les mouches à feu : "les plus redoutables font leur nid sous les grandes feuilles comme celles des heliconia, ou faux bananiers. C'est le cas des petites mais redoutables 'mouches à feu' comme les appellent les Guyanais. Leur nom tient lieu de commentaire ! Si vous passez à côté sans toucher la feuille, pas de problème.
    Si vous donnez un coup de machette malencontreux dedans, fuyez en arrière en faisant appel à votre plus belle pointe de vitesse !
    La douleur est vive mais elle passe rapidement dans la plupart des cas."
  • Le jaguar (pantera onca) : "... Le jaguar est rusé et prudent, mais il est sûr de sa force et ne fuit pas devant l'homme. C'est ce qui m'a personnellement frappé chaque fois que j'ai eu la chance de l'apercevoir (pas si souvent, malheureusement !).L'animal est toujours resté calme, observant à distance, puis s'enfonçant tranquillement dans la forêt. C'est une rencontre à vous couper le souffle !..."
[Philippe Lesné]
Chant de l'oiseau sentinelle (encore appelé oiseau gendarme, oiseau signal, paiapayo) à écouter ici.

[Camp Voltaire 4/4]

jeudi 11 février 2010

Chutes Voltaire (Guyane) : le layon dans la forêt *** the forest trail

Le 15.11.09 à 10H25
La forêt guyanaise de terre ferme est une forêt tropicale ombrophile et sempervirente. Le sol offre une faible (20cm) épaisseur d’humus. Les arbres développent donc un système racinaire traçant. Certains, comme le fromager, ont même des troncs à contreforts. La hauteur de la voûte oscille entre 20 à 40 mètres, avec quelques arbres émergeant > 50 mètres. La canopée, c’est 80% du feuillage sur quelques mètres d’épaisseur avec un écartement d’un mètre appelé "timidité des cimes".
Les arbres supportent des lianes qui les relient entre eux, colmatent les trouées et maintiennent le micro climat du sous bois. Lorsqu’un arbre tombe il en entraîne quelques autres dans sa chute, créant un chablis où de nouveaux plants pourront pousser profitant de la lumière ainsi amenée.
Les arbres supportent aussi des plantes épiphytes (orchidées, broméliacées, aracées).
Le sol où poussent des plantes herbacées ne reçoit que 20% de la lumière du soleil et 30% des précipitations.

(D’après les notes prises en lisant les livres prêtés par nos cousins)




La nuit vient vite dans la forêt. Aussi faudra-t-il songer dès 15H à prendre le chemin du retour. Mais avant d'en revenir, il faudra y arriver après deux heures de marche sur le sentier bien tracé et aménagé, aux chutes Voltaire.
Au-delà des chutes Voltaire, il serait possible de poursuivre sur un layon non balisé jusqu’aux chutes du Vieux Broussard (quatre heures depuis l’auberge). Ce serait alors une autre aventure qui ne peut être qualifiée de "familiale". Il serait possible d’y passer la nuit en tendant son hamac entre deux arbres et en prenant la précaution de l’abriter d’une bâche. Aux chutes du Vieux Broussard, si tentantes à la baignade, il y a un siphon de cinq mètres de profondeur où deux frères jumeaux se sont noyés en 2006.

Pour l'instant, nous ne sommes pas encore arrivés aux chutes Voltaire et plus tard nous n’irons pas aux chutes du Vieux Broussard.
Les nonchalants papillons bleus iridescents Morpho, tels des elfes indifférents, volètent autour de nous en longeant la crique. Le petit lutin blond décidé est un bon éclaireur. Il nous précède sur le chemin, que surtout nous ne nous perdions pas. Il nous signale la moindre grenouille ou la plus minuscule fourmi.
Le chemin du retour sera beaucoup plus rapide que celui de l’aller. Comme toujours...

[Camp Voltaire 3/4]

mardi 9 février 2010

L'auberge des chutes Voltaire (Guyane) : le carbet

Le 15.11.09 à 8H05

Nuit hachée, partagée avec proches et inconnus. Tapage sourd et lancinant des singes hurleurs. Aboiements sporadiques et rassurants des chiens. Positions inconfortables. Plis du drap. Besoin réfréné longtemps de devoir quitter un peu l’asile du toit de palme et l’alignement des dormeurs...

Le soleil entre à flot dans le carbet. S’appesantir dans la matrice du hamac brésilien. Le sommeil vient souvent au petit matin...

Le 15.11.09 à 7H55

Il fallait arriver assez tôt à l’auberge des chutes Voltaire pour, après les civilités d’usage, préparer le couchage avant la tombée du jour. Nos cousins nous ont fourni le nécessaire (hamac, moustiquaire -pas très utile ici- et drap) et montré comment nous installer dans le grand carbet pour dix-huit où nous avons logé à dix : nous six et un groupe de quatre personnes. Ensuite quartier libre avant le dîner, baignade à la toute petite plage de sable de la crique Voltaire qui longe le bas du terrain et le sépare de la forêt.
L’eau nécessaire à l’auberge est pompée dans la crique et amenée par une pompe dans un petit réservoir qui alimente notamment les douches à l’eau froide comme celles que je prenais en Côte d’Ivoire. L’électricité provient de panneaux solaires. L’auberge des chutes Voltaire est dotée d’un téléphone satellite ce qui la rend utile et précieuse à tous ceux qui vivent, travaillent ou rôdent aux alentours. Elle est reliée à internet (site de l'auberge).
Le restaurant ressemble à celui de Cacao dont j’ai déjà parlé : un abri à la pluie ouvert à tous vents. Nous avons eu en entrée des crudités dont je ne me souviens plus et un pâté de foie de tatou et d’une autre bête de la forêt. Ensuite un couscous de cabri qui ressemblait un peu à un ragoût de sanglier. La semoule était délicieuse. Quant à la viande, je ne sais pas, car je n'en suis pas amatrice. Tout le monde a eu l’air de se régaler. Je ne me souviens plus non plus du dessert.
Finalement, de ce dîner je ne garde un souvenir impérissable que de ce que je n’ai pas goûté...

[Camp Voltaire 2/4]

dimanche 7 février 2010

Saint-Laurent-du-Maroni (Guyane) : la piste Paul Isnard

Le 14.11.09 à 16H00

Nous étions attendus pour dîner et passer la nuit à l'auberge du camp Voltaire. Le camp et son unique et proche voisin, un site d'orpaillage légal, sont au bout de la piste Paul Isnard (< la compagnie minière de Paul Isnard, la CMPI. Le projet de prolonger la route jusqu’à la ville d’Apatou a été abandonné).
Les derniers kilomètres, sous une pluie diluvienne en prenant sur la droite vers l’auberge une piste quasi impraticable tant elle est ravinée, seront TRES difficiles. Un véhicule tout terrain aura été absolument indispensable. 2H n’auront pas été de trop pour parcourir les 70 Kms depuis la ville de St-Laurent-du-Maroni.

J’ai pris cette photo en profitant d’un changement de chauffeur. La route en latérite, à cet endroit précis, a été fraîchement refaite. Le temps semble être arrêté comme notre véhicule.
Tout est calme et serein...
Plus tard, nous roulerons sous la pluie torrentielle. Lorsque nous arriverons au camp, elle aura cessé.
Nous découvrirons de retour à Kourou dans le journal France-Guyane que le vendredi, la veille de notre passage aller, une rixe opposant légaux et clandestins aura fait un mort parmi les ouvriers du chantier...

[Camp Voltaire 1/4]

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